#Mode Estah lit : Philosophie de la mode par G.Simmel

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Chaque mois, David nous proposera sa lecture d'une oeuvre liée au monde de la mode. Des livres d'arts aux essais sociologiques : aucun genre n'échappera à l’œil de cet étudiant !



Comprendre les tendances : une quête utopique ? En 1905, Georg Simmel pose les bases d'une pensée sociologique de la mode. Univers profondément ambivalent, la mode est un milieu en constante évolution : alors pourquoi reprendre les axes de Simmel ?
 Changements et récurrences sont les deux pendants des tendances. Simmel reste une référence : il ne pose pas de cadres rigides pour comprendre la mode, et en fait d'emblée un phénomène social. David vous livre sa lecture de cet ouvrage clé.


Manon Renault, 
Journaliste Mode 
Responsable de l'enseignement « Blog » pour Mode Estah
LuxsureURL. 



Dans Philosophie de la mode (ou Philosophie der Mode en Allemand), écrit par Georg Simmel en 1905, l’auteur explique que la mode est un phénomène entièrement social, qui prend racine dans deux mouvements psychologiques contraires : l’envie d’imiter et l’envie de se singulariser (d’être un individu unique et différent). G. Simmel démontre dans son oeuvre que cette dualité est le composant social qui permet à la mode de se développer et d’évoluer au cours de son histoire.





Il explique également qu’au moment de l’écriture, et même encore aujourd’hui, la mode est dictée par une minorité mais est visée par une majorité. À cette époque, la mode découlait de la royauté et de la cour; et été adulée par le peuple. Aujourd’hui, le schéma est quelque peu identique mais les protagonistes différents. En effet, il existe quelques diktats qui régissent la mode et, avec le développement des réseaux sociaux et l’instantanéité de l’information par Internet, le nombre de personnes touchées et qui cherchent à atteindre la mode dictée ne cesse d’augmenter.







Pour Simmel, la mode sert également à différencier les personnes en fonction de leur statut social. En effet, cette différence s’exprime d’abord par la simple et bonne raison que lorsque les classes supérieures lancent une tendance ou un style et que les classes plus basses reprennent celui-ci, la mode change. Les classes supérieures ne veulent pas être comparables en terme de mode et de style aux autres.



En plus de cette distinction qui est faite par statut social, il existe également des distinctions qui se font à l’intérieur même des différents groupes. Notamment avec les personnes considérées comme des “fous de mode” par l’auteur. Ceux-ci se différencient à l’intérieur de leur groupe par leur sens avancé et exacerbé de la mode. Ils considèrent la mode différemment mais n’en sorte jamais.

“Les particularités individuelles ne tombent jamais hors de l’universel, mais au contraire s’élèvent toujours au-dessus de lui”. G. Simmel


Dans cet essai, on peut également remarquer que l’auteur fait une allusion à un phénomène qui touche particulièrement la mode aujourd’hui, la Fast-Fashion : “ La vitesse avec laquelle s’enchaînent les modes ne peut qu’être augmentée par le progrès social, parce que celui-ci accroît la capacité des différentes catégories sociales à imiter celles qui leur sont supérieures.”



Malgré l’année d’écriture de cet essai, il est possible de faire différents parallèles avec la situation actuelle de la mode en termes de Fast-Fashion, de hiérarchie de la mode, ainsi que d’utilité de la mode. Cette oeuvre, écrite au début du XXème siècle est encore d’actualité, et peut être comprise par les contemporains.


Article rédigé par David Cai.






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